Traduire : geste solitaire, geste solidaire

Pause, concert Musica transalpina (La Verginella) au Muziekgebouw, Amsterdam

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Cette semaine, nous avons repris le travail sur le second volume de l’anthologie d’auteurs contemporains turcs Meydan | La Place avec Christine Jeanney. Après des mois de recherche et de lectures pour le second et le travail continu sur le site web de Meydan | La Place (et sa toute nouvelle page Facebook), j’ai enfin repris la partie que je préfère : la traduction.

Nombreux diront que traduire est un acte solitaire. Sans doute, lorsque l’on écrit, on traduit, on est seul. Oui, l’auteur est là, l’histoire est là, mais on prend seul certaines décisions, on fait des choix en tant que traducteur. Mais cette solitude ne dure pas longtemps pour moi, pas lorsque je traduis pour Meydan | La Place. J’ai une chance inouïe d’avoir été accueillie par François Bon à Publie Net et de travailler en duo avec Christine Jeanney sur les textes. Et je n’oublie pas le travail de Roxane Lecomte et Gwen Català, qui arrive après la traduction et les aller-retour de mots entre moi et Christine, et ici, c’est de ce voyage là que je veux vous parler.

Je traduis, j’ai d’un côté le turc, de l’autre le français. Deux langues qui sont en moi. Deux langues qui parfois se battent pour prendre le dessus. Une lutte des langues que je vis au quotidien mais que j’aime explorer. Une fois le texte turc traduit en français, je préviens Christine qui va l’explorer à son tour dans notre Dropbox Meydan. Et là s’opère l’échange, là l’acte solitaire devient solidaire. Soudain, la lutte des langues se calme en moi et je peux enfin revoir le texte que j’ai traduit à travers la lecture de Christine. Et c’est à chaque fois plus enrichissant.

La traduction est pour moi avant tout un geste généreux, et cette générosité peut se dévoiler en toute confiance grâce à ce travail d’équipe. Je n’ai pas toujours eu l’occasion de travailler ainsi sur d’autres projets de traduction, d’où ma joie immense de pouvoir le faire à Publie Net, entourée d’une réelle équipe et avec qui nous construisons ensemble ce projet qui me tient énormément à coeur. Contente et fière que ce partage est réciproque et hâte de vous présenter ce second volume bientôt… D’ici là, l’échange continue.

Une réflexion sur “Traduire : geste solitaire, geste solidaire

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